Bovins : modes d’élevage
Pour bien appréhender l’élevage et l’alimentation des bovins, il est important de comprendre leur mode d’élevage. Le mode d’élevage dépend des moyens utilisés par l’éleveur ainsi que de la nature des produits d’élevage. Une distinction s’impose ainsi entre l’élevage traditionnel d’une part et l’élevage moderne d’autre part.
L’élevage traditionnel : une pratique issue d’un mode de vie ancestral
Extrêmement répandus dans la majorité des pays en voie de développement, l’élevage et l’alimentation des bovins de manière traditionnelle sont pratiqués par des paysans éleveurs de races bovines indigènes. Le bétail élevé en pastoralisme broute tout simplement les herbes naturelles poussant sur les pâturages.
L’élevage moderne de bovins : un investissement extrêmement rentable
Contrairement à l’élevage traditionnel, l’élevage moderne est pratiqué sur des terrains aménagés où le cheptel bovin bénéficie d’une multitude de soins complets (soins de gardiennage, soins vétérinaires, nourriture et abreuvage…). Ce qui aboutit à un rendement plus élevé et à une qualité optimale, que ce soit pour la viande, le lait ou la peau de vache qui en résultent.
Élevage et alimentation des bovins selon le type de vache
Bœufs et vachettes : pourvoir le pâturage après la maturité de l’animal
L’élevage et l’alimentation des bovins comme les bœufs et les génisses (ou vachettes), requièrent une attention toute particulière. Après avoir été sevrés, il convient de les laisser brouter exclusivement du pâturage sans aucun complément alimentaire.
Il en va de même pour les bœufs qui sont issus de races laitières. Durant les trois premiers mois, il est vivement recommandé de les nourrir d’aliments pour l’allaitement ainsi que du foin, des céréales et des tourteaux avant les pâturages afin d’optimiser leur rendement.
Taurillons : privilégier le maïs-fourrage
Les jeunes taureaux qui ne se sont pas encore accouplés, également appelés « taurillons », donnent une viande exceptionnelle, réservée à l’exportation sur le marché international. C’est la raison pour laquelle leur régime d’alimentation est uniformisé.
En France, les taurillons se nourrissent majoritairement de maïs-fourrage. Un apport nutritif extrêmement riche en glucides et en matières énergétiques qui s’accompagne idéalement de céréales ou de tourteaux de soja afin de renforcer la présence d’azote dans l’organisme du bovin.
Élevage et alimentation des bovins : vache laitière et allaitante
D’une part, les vaches laitières sont nourries en fonction du cycle durant lequel l’élevage a lieu. Par exemple, à l’issue du premier vêlage, l’alimentation du veau sera le même que celui des génisses. C’est-à-dire uniquement du pâturage après le sevrage avec la mère femelle.
Par contre, en période de production laitière, l’alimentation doit être riche en apport énergétique incluant des fourrages à base d’herbes et de maïs. N’hésitez pas à accompagner l’élevage et l’alimentation de vos bovins de quelques céréales (orges, avoines…), associées aux vitamines, minéraux et protéines qui sont nécessaires à leur métabolisme.
D’autre part, chez les vaches allaitantes, il est également crucial de respecter ces différents stades lors de l’élevage des vaches. Néanmoins, les vaches allaitantes nécessitent moins d’apport énergétique comparées aux vaches laitières. Une alimentation basée exclusivement sur du fourrage est conseillée pour ce type de bétail. Une fois la période de production laitière passée, les vaches allaitantes peuvent s’alimenter librement d’herbes de pâturage.
L’exception auvergnate
Riche en terres agricoles, l’Auvergne représente le cœur de l’élevage et l’alimentation des bovins en France. En effet, l’élevage de races à viande constitue près de la moitié des exploitations agricoles de cette région. Parmi les races bovines les plus connues dans la région d’Auvergne-Rhône-Alpes figurent la limousine, l'aubrac, la charolaise et la salers.
La limousine : une race bovine d’exception
La race limousine qui figure parmi les viandes préférées des Français est aujourd’hui très appréciée par les éleveurs bovins en raison de sa facilité d’adaptation (elle s’adapte à tous types de climats) et sa facilité de vêlage.
L’animal broute essentiellement les herbes riches et abondantes d’Auvergne ainsi que du topinambour dans certaines régions.
L’aubrac : une race bovine simple à élever
Initialement consacrée à la production laitière, la race de viande « Aubrac » occupe actuellement une place grandissante dans l’élevage et l’alimentation des bovins en Auvergne. Très autonome et n’exigeant pas d’importantes interventions humaines, l’Aubrac supporte les situations climatiques les plus difficiles et se reproduit très facilement.
Le bovin s’alimente essentiellement des larges surfaces pastorales de pelouses et des variétés de prairies qui surplombent les montagnes du Massif Central. Ce qui lui vaut sa viande à la fois gourmande et naturellement persillée.
La charolaise : le leader des races bovines allaitantes en Europe
Originaire de Charolles en Bourgogne, la charolaise est célèbre pour sa viande faible en matières grasses qui en fait un excellent steak, disponible sur le marché. L’élevage et l’alimentation de ce type de bovins se font à base de fourrages et de céréales. Les charolaises sont particulièrement rentables du fait de leur croissance rapide. Elles prennent en effet en moyenne un kilo par jour au cours de leurs 120 premiers jours.
La salers, une race rustique qui s’adapte partout
En Auvergne, 90% des troupeaux de salers sont exploités selon le système allaitant et 10% en traite partielle. Les vaches salers présentent l’avantage d’être très peu exposées aux risques d’accidents liés au vêlage et disposent d’une très bonne capacité d’allaitement.
Parce qu’elles résistent parfaitement aux variations de température et aux endroits situés en haute altitude, les salers affectionnent les légendaires prairies auvergnates, qu’elles soient situées dans le Puy-de-dôme ou dans le Cantal. Les vaches de Salers sont réputées pour leur viande rouge juteuse et leur lait d’excellente qualité, qui est utilisé dans la fabrication de nombreux fromages, dont le fromage du même nom, le salers. De plus, cette race bovine bénéficie d’un label rouge qui lui est spécifiquement dédié.